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Conseillé par o n l a l u14 octobre 2018
Tu seras une femme, ma fille
C’est une longue lettre que l’auteure adresse à sa fille nouveau-née. La violence et la douleur de l’enfantement, le bouleversement hormonal, la peur de mal s’y prendre, la culpabilisation des infirmières… à peine l’enfant parue, le berceau semble déjà bien lourd. Alors, comme on chanterait une berceuse, Maria Pourchet raconte une histoire à son bébé, une histoire de mères et de filles qui rappelle Annie Ernaux, tressée de mots par l’accouchée écorchée vive.
**Langue maternelle**
Depuis l’enfance, tout est affaire de langue, et l’expression « langue maternelle » prend ici tout son sens. L’auteure veut coucher sur le papier les mots reçus comme des coups de la part de sa propre mère exigeante, rêche et mal aimante - parce que sans doute mal aimée : « Tu la vois celle-là ? », « Tu vas le payer », « Ne te fais pas remarquer », « T’as pas intérêt » ; voilà ce qu’elle a entendu et intégré depuis toute petite, et en prime : « Tu me remercieras ».